La ministre de la Santé Publique Maggie De Block (Open Vld) partage la préoccupation à propos de l'augmentation du coût des chambres individuelles à l'hôpital, mais elle estime que l'interdiction des suppléments d'honoraires proposée par la Mutualité Chrétienne, n'est pas une bonne idée. "Pour beaucoup d'établissements hospitaliers, ces suppléments constituent une source de revenus. En les supprimant, nous exercerions une pression supplémentaire sur leur situation financière", a commenté la ministre, mercredi.
Les suppléments d'honoraires pratiqués en chambre individuelle à l'hôpital ont encore augmenté, a relevé la Mutualité Chrétienne (MC) dans son 14e baromètre hospitalier publié mercredi. Celle-ci plaide pour l'interdiction pure et simple des suppléments d'honoraires, ce qui permettrait à chaque patient d'accéder à une chambre particulière sans se soucier de sa facture.
Le baromètre se concentre sur 12 interventions spécifiques comme l'accouchement, l'opération de la cataracte ou l'ablation de la vésicule biliaire. Sur base des données de ses affiliés en 2017, la mutualité relève un coût médian de 1.390 euros pour un accouchement avec hospitalisation en chambre individuelle, alors qu'ils ne déboursent que 181 euros en chambre double ou commune.
La différence de tarif est surtout due aux suppléments d'honoraires facturés en chambre individuelle, qui ont augmenté de 3,5% en moyenne au-dessus de l'index, souligne la mutualité.
Maggie De Block dit partager la préoccupation par rapport à ce phénomène. Mais le problème se pose, selon elle, depuis des années et ne sera pas réglé en "un deux trois", a-t-elle dit en indiquant que beaucoup de progrès ont été enregistrés au cours des dernières années.
La ministre a fait référence, entre autres, à l'interdiction de suppléments d'honoraires pour la reconstruction mammaire à l'aide de tissus du patient. Pour Mme De Block, supprimer aveuglément tous les suppléments d'honoraires en ce compris pour les chambres individuelles n'aurait pas de sens car cela aurait des conséquences financières pour les hôpitaux et cela entrainerait une hausse des impôts ou des cotisations sociales.
La ministre plaide pour "une solution structurelle". Elle s'active actuellement sur la réforme du financement des hôpitaux et du paysage hospitalier, a-t-elle rappelé.
Elle a par ailleurs invité le secteur à faire lui-même des efforts supplémentaires. « Il est impossible de résoudre le problème des suppléments d’honoraires en solo. J’ai donc demandé aux médecins, aux hôpitaux et aux mutualités de contribuer à la recherche de solutions et c’est bien ce qu’ils font. Dans l’accord de 2018-2019, la Médicomut s’est engagée à mettre des propositions constructives sur la table et un groupe de travail composé de représentants des médecins, des mutualités et des hôpitaux est actuellement en train de finaliser une série de propositions concrètes. J’attends d’en voir le résultat d’ici peu. »
Il en va de l'accessibilité aux soins du patient. En d'autres mots, cela doit figurer en haut de l'agenda, a-t-elle souligné.
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