Dépister une infection urinaire grâce à l'intelligence artificielle est désormais à notre portée, grâce au test développé par un consortium réunissant la KU Leuven, l'institut flamand de biotechnologie (VIB), imec et l'entreprise louvaniste Comate. Le "MicrobeSpotter" vise à détecter plus rapidement les infections urinaires, très communes, et à ainsi limiter le recours aux antibiotiques.
Le consortium pointe, dans un communiqué, que le diagnostic des infections urinaires prend souvent beaucoup de temps. "Il faut environ 48 heures en moyenne pour déterminer la nature de l'infection en laboratoire", relève Sander Van den dries, de Comate. "Le but du MicrobeSpotter est de réduire ce temps d'analyse à deux heures seulement, grâce à une détection directe de la bactérie au niveau cellulaire. Cela représente un gain de temps de 97%."
Pour l'instant, des antibiotiques sont souvent prescrits préventivement dans l'attente des résultats des analyses, qui prennent du temps mais coûtent aussi cher alors qu'ils sont réalisés dans des laboratoires cliniques privés. "Les médecins généralistes sont souvent forcés de prescrire des antibiotiques sans savoir à quelle bactérie ils ont affaire, ou si le médicament en question sera efficace. Cela contribue à la résistance aux antibiotiques, l'une des plus grandes menaces pour la santé publique", estime de son côté le professeur Jan Verbakel, médecin et chercheur à la KU Leuven.
Avec la nouvelle technologie, l'objectif est de "déterminer l'antibiotique nécessaire en peu de temps et avec une quantité minime d'échantillon d'urine".
"En combinant la microscopie intelligente avec l'IA, nous obtenons rapidement un aperçu détaillé de l'infection", expose M. Van den dries.
La province du Brabant flamand a investi 150.000 euros pour développer encore davantage cette technologie. Le consortium aimerait l'utiliser pour diagnostiquer d'autres infections, chez les êtres humains et les animaux. Elle envisage également des débouchés dans les secteurs agricole et alimentaire.