Les biopsies liquides permettent d’identifier des altérations des récepteurs androgéniques dans l’ADN et l’ARN libres circulants. L’approche pourrait contribuer à mieux comprendre les mécanismes associés au cancer de la prostate résistant à la castration.
Les récepteurs aux androgènes demeurent un élément clé dans l’évolution du cancer de la prostate vers un stade métastatique résistant à la castration. Caractériser et identifier les aberrations des gènes codant pour ces récepteurs dans l’ADN et l’ARN libres circulants pourrait être utile en termes de prédiction.
L’approche a fait l’objet d’une étude publiée dans European Urology. Cette étude prospective a porté sur 67 patients avec cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, au moment de l’instauration d’un traitement par un inhibiteur des voies de signalisation des récepteurs androgéniques (n = 41) ou par taxane (n = 26). Les investigateurs ont eu recours au séquençage à haut débit pour l’analyse de l’ADN et de l’ARN libres circulants à partir d’un tube de sang de 10ml. Ils ont évalué la corrélation entre diverses aberrations (variation du nombre de copies, présence de certains variants d’épissage comme AR-V7 et AR-V9, mutations somatiques) et l’évolution clinique.
Le séquençage s’est déroulé avec succès dans 100% des cas pour l’ADN et dans 88% des cas pour l’ARN. Trente-six patients (54%) présentaient une ou plusieurs aberrations. La présence de ces aberrations ainsi que leur nombre étaient corrélés de manière indépendante et significative à une réduction de la survie sans progression clinique ou radiographique et à la survie globale.